La préparation du revers à une main au tennis
Le revers à une main représente aux yeux d’une majorité des joueurs des générations précédentes le revers par excellence au tennis. Bien que l’évolution du jeu a vu l’émergence croissante du revers à deux mains dans les dernières générations de joueurs, il reste néanmoins une figure de style élégante et appréciée de tous. Nombreux sont les champions actuels ou du passé qui suscitent l’admiration du public grâce à leur revers à une main. Pour n’en citer que quelques-uns : Federer, Wawrinka, Tsisipas, Edberg, Sampras, Lendl, Becker, Thiem ou Dimitrov.
La préparation d’un revers à une main implique une chaîne d’actions très élaborée, que nous allons voir ensemble en détail :
● Préparation à une main : définition
● La gestion de la prise dans la position d’attention
● L’attitude des bras dans la position d’attention
● La rotation du tronc : le déclenchement de la préparation (Early Opening)
● Le trajet du couple avant-bras/raquette de la position d’attention vers la position armée
● La bascule des hanches, le déplacement et la pose des appuis.
● La position armée, position finale de la préparation
La définition d’une préparation à une main
Comme tout geste au tennis, le joueur doit préparer son coup avant de se placer et de frapper la balle. Pour un coup du fond de court, et donc pour le revers, la préparation consiste à amener la main et donc la raquette dans la position que nous appelons notamment la « position zéro ». La « position zéro » est donc l’instant où la main interrompt son mouvement vers l’arrière pour repartir vers l’avant, vers la frappe. C’est le moment où elle s’arrête, où son inertie devient nulle. Au-delà, nous pouvons donc considérer que la frappe se déclenche, et la main et la raquette repartent vers l’avant.
La gestion de la prise dans la position d’attention
La prise lors de la position d’attention, pour un coup de fond de court est un vaste sujet d’exploration. Personnellement, j’estime que pour tout joueur, qu’il ait un revers à une main ou à deux mains, la meilleure solution est de toujours avoir sa prise de coup droit actionnée. Pourquoi ? Pour deux raisons concrètes. La première est que la prise de coup droit peut être vraiment assimilée comme étant la même prise que le revers slicé à une main. La seconde est que le coup droit pour la plupart des joueurs, est le coup fort et le coup le plus utilisé, notamment par l’utilisation en décalage. Partant de ce principe, la main gauche, positionnée vers le cœur de la raquette, va aider à effectuer une légère rotation de celle-ci afin de l’amener à obtenir la prise définitive. Bien qu’une prise semi-fermée soit souvent conseillée, une prise « marteau » permettra alors de lancer plus aisément la tête de raquette à l’impact. L’articulation du poignet est en effet utilisée dans son amplitude maximale tant en flexion qu’en extension (Circumduction).
L’attitude des bras dans la position d’attention
Comme tous les gestes au tennis, le relâchement des membres supérieurs est une notion très importante pour la fluidité de l’exécution d’un coup. Aussi, lors de la position d’attention les bras doivent être détendus, légèrement fléchis devant le corps. La main opposée tient le cœur de la raquette, pour que nous puissions avoir une prise de coup droit.
La rotation du tronc : le déclenchement de la préparation (Early opening)
Partant de la position d’attention, et avant toute action de déplacement, la préparation se commence par le déclenchement de la rotation du tronc au niveau de la taille et autour de l’axe vertébral. Les hanches restent de face. Lors de la rotation, la tête regarde vers l’avant et prend les informations de la trajectoire de balle. Ce sont les paramètres du Early opening de la méthode Mouratoglou. La position des deux bras, au regard de leur position initiale par rapport au corps (position d’attention), ne change pas. Le bras reste tendu/relâché avec le coude légèrement fléchi. Et simultanément à cette rotation, la main gauche va permettre de passer de la prise coup droit vers la prise marteau.
Le trajet du couple avant-bras/raquette de la position d’attention vers la position armée
Le trajet du couple avant-bras/raquette est lié à trois paramètres. Le premier est la hauteur de la balle. Même si le joueur essaie de se positionner pour frapper la balle toujours dans une zone de hauteur confortable, il peut devoir s’adapter. Le second paramètre à prendre en compte est la vitesse de cette balle. L’amplitude de préparation peut différée selon que la balle soit lente ou rapide. Le mouvement du couple, quoi qu’il en soit, effectue un mouvement vers l’arrière dû en quasi intégralité à la rotation. Le bras gauche, en tirant légèrement, peut aider à accentuer ce mouvement vers l’arrière lorsque la balle en laisse le temps. Enfin, le troisième paramètre est le style de préparation. Elle pourra aussi bien effectuer un mouvement elliptique du haut vers le bas ou inversement, qu’un mouvement rectiligne légèrement incliné vers le bas. Pendant le trajet, la raquette garde une position verticale. En effet cette verticalité va lui permettre lorsque la frappe se déclenchera, d’utiliser sa pesanteur dans un relâchement du poignet qui donnera une vitesse importante à la tête de raquette lors de son accélération.
La bascule des hanches, le déplacement, la pose des appuis
Lorsque la rotation du tronc s’achève, et dans le cas d’une frappe « classique », nécessitant peu de déplacement, la bascule des hanches s’effectue vers le côté, permettant alors au corps de se tourner totalement. Le pied gauche vient donc se positionner en avant du corps. L’écartement des pieds peut être plus ou moins important suivant la balle. Ils se positionnent avec un angle par rapport au filet d’environ 45° afin de s’aligner avec la ligne d’épaules. Le pied droit devant vient se positionner par le talon. Ce petit détail va permettre d’optimiser le transfert vers l’avant lors de la frappe (C’est un exemple du Weight dispatch de la méthode Mouratoglou). L’avant du pied viendra ainsi à supporter une partie importante du poids du corps, c’est l’ancrage.
La position armée, position finale de la préparation
La positon armée est donc la position finale de la préparation du revers. Celle que j’appelle la position « zéro ». Les éléments observables caractéristiques de cette position sont les suivants :
● La tête regarde vers l’avant, le menton au-dessus de l’épaule droite.
● Les épaules, les hanches et les appuis sont alignés selon un axe à 45° par rapport au filet.
● L’appui droit est sur le talon, tandis que le gauche est sur l’avant du pied.
● Le bras est légèrement fléchi et tiré vers l’arrière. L’axe épaule-coude-main-raquette, aligné, regarde en direction du point de frappe (90° par rapport au filet).
● La main gauche tient toujours le cœur de la raquette.
● La tête de raquette est vers le haut, prête à redescendre lors de l’accélération.
La préparation en revers est constituée d’une multitudes d’actions complexes, dans lesquelles chaque détail requière une grande importance dans l’efficacité du coup. Une dissociation maîtrisée entre le haut et le bas du corps est indispensable.